À la recherche de nos tendances lourdes (article 2 de 5)

À la recherche de nos tendances lourdes (article 2)

Les acquis de souche, les acquis de vie

Lorsque nous prenons conscience d’une tendance lourde et que nous découvrons la manière dont elle s’immisce dans chacun de nos choix, un grand pas est fait vers une connaissance élargie du soi; celle concernant autant notre personnalité que notre individualité.[1] Nous voilà donc devant une recherche qui porte sur la double nature[2] de l’homme et qui interpelle autant les forces et les faiblesses qui l’habitent. En respectant cette prémisse, nous demeurons présents au principe de continuité qui est une base fondamentale de l’évolution. Ainsi nous pouvons comprendre que l’homme traverse les expériences humaines avec des acquis de « souche » et des acquis de « vie ». Les acquis de souche sont déjà inscrits dans la conscience et deviennent des repères plus ou moins identifiés. Souvent, nous les percevons comme des intuitions, des certitudes qui ne demandent aucune preuve. En fait, ce sont des « forces ou des faiblesses » qui traversent les incarnations pour soutenir l’évolution. Par exemple, il peut s’agir d’une facilité à apprendre plusieurs langues (force) ou une sensibilité exagérée au rejet (faiblesse). Les acquis de vie prennent forme en cette incarnation présente. Ils constituent la somme des expériences humaines qui proposent un élargissement de la conscience et qui conduisent idéalement à une épuration. C’est un peu l’histoire du maillon fort et du maillon faible. Le maillon faible peut ruiner toute tentative de manifester le potentiel d’un individu. C’est pourquoi l’on ne peut l’ignorer.

Ici, une question s’impose. Si l’on adopte l’hypothèse qu’une tendance lourde tire sa source d’autres incarnations, comment peut-on la dissocier de l’incarnation actuelle? Les tendances lourdes sont comme un fleuve qui grossit ou diminue selon les apports qu’il reçoit. Quand l’homme cherche dans son passé immédiat les raisons pouvant expliquer un malaise récurrent, il s’attend à identifier de nombreuses situations alors qu’en fait il n’y a qu’un état d’être intérieur avec ses diverses manifestations. Lorsqu’on interroge le passé de manière superficielle, c’est l’histoire de nos colères, nos peines, nos déceptions, etc., qui retiennent notre attention et par lesquelles nous expliquons nos malaises. Si l’on pousse la recherche un peu plus profondément, il est possible de découvrir que plusieurs des situations émotives que nous avons vécues s’alimentent à la même source. À ce moment, nous réalisons qu’il n’y a qu’une réponse dont les multiples facettes forment un fil conducteur qui traverse les incarnations et nous révèle l’identité du germe initial. Reconnaître ce fil et remonter à la cause première suppose d’être attentif au malaise et non en être une victime.

Selon les différentes voies d’évitement ou de solutions privilégiées par l’homme, il restera toujours une insatisfaction foncièrement ressentie. C’est pourquoi les acquis de vie semblent former un voile qui masque l’acquis de souche. Lorsque les acquis de souche sont une victoire, l’homme connaît la sérénité (un certain bonheur), une satisfaction plus ou moins consciente de la profondeur de cet acquis. Si l’acquis est négatif, l’homme s’enlise dans un dédale émotif, fixant son attention sur les sentis qui alimentent son malaise. Un acquis de souche qui se transforme en une tendance lourde sera toujours nourri par un flux incessant d’émotions et de réponses insatisfaisantes alors qu’à l’opposé, un acquis de souche « évolutif » sera reconnu comme étant une certitude libératrice.

Aussi, lorsqu’il s’agit d’évaluer les acquis de vie et d’identifier leur véritable nature, pensez à lever le voile. Vous savez fort bien que les expériences humaines sont constamment colorées d’émotions qui semblent donner aux acquis de vie des réponses satisfaisantes. Illusion! Un fait, un mot, un geste peuvent déclencher une tempête d’émotions et devenir le bouton de mise à feu d’un bouleversement émotif qui gère un réseau reliant le passé, le présent et le futur anticipé. Quel chemin emprunter alors pour apaiser le corps, le cœur et l’esprit? Il ne s’agit pas de rechercher un soulagement passager, mais d’orienter la recherche vers une certitude, si minime soit-elle. C’est ce mouvement qui, enclenché, oriente l’humain vers sa propre reconnaissance. La responsabilité assumée de la réaction et de la réponse qui s’ensuit est un processus d’évolution très puissant qui libère la conscience des entraves émotives.

[1] Il existe une nuance entre « individualité et personnalité ». L’individualité est la somme qui englobe l’expérience continue de l’âme : le développement de l’homme à travers ses nombreuses incarnations. La personnalité ne concerne que l’état et la couleur de l’expression des trois corps de l’homme dans une incarnation donnée. (voir article sur ce sujet)

[2] Matériel et spirituel, âme et personnalité.

Pascal St-Denis

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