Un regard évolutif sur l’aide médicale à mourir. (article 10)

Voilà un sujet qui m’intéresse, car il touche au côté objectif et subjectif de la vie. Bien entendu, nos gouvernements s’interrogent davantage sur les modalités entourant la sauvegarde de la forme, c’est-à-dire le côté objectif de la vie. À ce sujet, les discussions sont vives et les contestations à un tel projet sont si présentes qu’elles ont créé, selon moi, un resserrement exagéré des modalités qui entourent la loi votée au Québec ou ailleurs. La rigueur et la prudence sont telles qu’elle permettra son utilisation à un nombre très restreint de personnes. Je comprends que du point de vue de la société, il faut tenir compte d’une multitude d’aspects pour éviter certains abus et respecter les lois qui nous gouvernent.

Lorsqu’on inverse la perspective et qu’on se met dans la chaise du patient, les oppositions s’envolent, car personne ne veut souffrir inutilement et faire durer une vie où la joie, le bonheur et l’espoir sont absents. Aucun ne souhaite prolonger une maladie grave et irréversible lorsque le scénario ne laisse présager que cette éventualité. C’est notre forte identification au monde de la forme qui nous empêche de céder si facilement le pas à l’éventualité d’une vie autre.

L’âme considère la mort comme un épisode, comme un point de transition dans une longue série de transitions. Si nous pouvions adopter ce comportement de l’âme, toute notre technique de vie, et incidemment notre technique de mort, s’en trouverait modifiées de fond en comble. Dans ce qui suit, je me permets de rassembler quelques enseignements du Tibétain le maitre D.K. à propos de cette transition vie objective vie subjective.

« Nous mettons un accent excessif sur la valeur de la vie en forme, nous avons universellement peur de la mort, cette grande transition à laquelle chacun de nous doit faire face ; nous sommes incertains du fait de l’immortalité, et nous sommes profondément attachés aux formes. Pour toutes ces raisons, nous entravons les processus naturels et nous maintenons confinée dans des corps très mal appropriés aux objectifs de l’âme la vie qui lutte pour son affranchissement.

Qu’il n’y ait point de malentendus. Je ne voudrais pas dire quoi que ce soit qui exalte le suicide. Mais je dis et répète avec insistance que l’on déroge fréquemment à la Loi du Karma lorsqu’on maintient en expression cohérente des formes qui devraient être abandonnées, car elles ne servent plus à aucune fin utile.

Dans la majorité des cas, cette préservation est imposée de force par le groupe de l’intéressé et non par le sujet lui-même, qui est fréquemment un invalide inconscient ou une personne d’âge dont les réactions et l’appareil de contact sont imparfaits, ou un bébé anormal. Ces cas constituent des exemples nets de neutralisation de la Loi du Karma.

Je voudrais faire remarquer que les fondations de la nouvelle psychologie doivent inévitablement être construites sur la prémisse que cette vie présente n’est pas la seule opportunité de l’homme à pouvoir accomplir l’intégration et finalement à atteindre à la perfection. La grande Loi de Réincarnation doit être acceptée et on s’apercevra qu’elle constitue en elle-même un instrument majeur de libération dans n’importe quel moment de crise ou dans n’importe quel cas posé par un problème psychologique.

Tous les hommes doivent mourir. L’intention du plan est qu’ils meurent à la requête de leur propre âme. Quand l’homme aura atteint un degré plus élevé d’évolution, il se retirera consciemment de son corps physique en choisissant délibérément et exactement son heure. Il laissera son corps silencieux, vidé d’âme, privé de lumière, et pourtant sain et entier, après quoi le corps se désintégrera selon le processus naturel. Les atomes constitutifs de ce corps retourneront dans « l’étang des unités expectantes » jusqu’à ce qu’ils soient de nouveau requis au service des âmes qui s’incarnent ».

Pascal St-Denis

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