L’évolution du désir à travers le temps.

Je vous présente un portrait séquentiel de la progression du désir chez l’homme.  Pour comprendre cette section, il faut accepter comme hypothèse les principes suivants :

  • 1- À la suite d’innombrables expériences de vie, l’être humain intègre des énergies qui lui permet d’élever toujours un peu plus sa conscience.
  • 2- D’incarnation en incarnation, il raffine et perfectionne son véhicule ce qui le rapproche  davantage de l’expression idéale, celle de l’âme.
  • 3- Pendant longtemps, le désir est la force qui sert à avancer jusqu’à ce que la volonté spirituelle prenne la relève et dirige ses pulsions.

L’homme en évolution et son rapport avec le désir. Imaginez par exemple,  un être humain à ses premières expériences, (un homme des cavernes), et suivez son évolution à travers le temps. Vous découvrirez que, peu importe son niveau d’évolution, il doit travailler vie après vie, jour après jour, à l’élargissement et au raffinement de sa conscience. Pour arriver à percevoir et à n’enregistrer que les vibrations de l’âme, il doit atteindre un haut degré de quiétude émotive. Cette qualité est indispensable à celui qui veut sortir de la tourmente émotionnelle.

Les dix étapes de la route du désir.

1. Imaginez l’homme dans un lointain passé. Il est animé d’une seule pulsion ; celle de survivre et elle est commune à tous ceux du clan. C’est une énergie qui traverse simultanément les corps de tous, un instinct qui les regroupe et les fait se repousser aussi. Cette forme de désir est le moteur de toute l’expression humaine, l’unique force, égoïste et égocentrique. À cette étape, l’homme se contente de vivre son quotidien, sans s’en faire avec la vie. Ses seuls désirs sont fondamentaux et essentiels pour lui. Il s’agit de se nourrir, se vêtir et dormir.

2. L’individu est seul en groupe, seul en lui-même et en toute situation, il est le début et la fin. Il ne vit que pour la satisfaction de cette pulsion. Cependant, ce qui distingue ce niveau, c’est la logique de la réponse. C’est toujours la même pulsion et toujours la même réponse. Il ne distingue pas la différence des gestes. Pour atteindre la satisfaction, il peut voler, trouver ou carrément tuer et tous ces gestes ont pour lui la même valeur, car ils parviennent au même but.

3. Par la suite arrive une conscience légèrement élargie qui, par le fait même, apporte une multiplication des désirs. L’esprit de communauté se forme et la « famille » naît. Les désirs se spécialisent et se socialisent. La hiérarchie s’installe et le pouvoir se spécialise. Le désir d’appartenance à un groupe est présent. L’humain a sa famille et il a le désir de la protéger et d’assurer ses besoins fondamentaux. Il regarde autour de lui. Il regarde les autres familles, les autres groupes; il aura le désir de posséder autant que ses voisins. Il accumule des biens matériels et veut protéger ce qui lui appartient de droit.

4.Le chef a le devoir et le pouvoir de créer des situations de désirs communs, selon l’évolution des membres. La possession varie selon l’ouverture du « chef » et les allégeances font naître les rivalités. Alors, commence la lutte du fort et du faible, du bien et du mal, des dieux qui répondent aux désirs des individus regroupés. La division s’installe facilement, chacun désirant donner forme à ses pulsions (chacun étant chaque groupement et chaque individu constituant le groupe). La jalousie et l’envie envahissent l’esprit de l’homme. Sa femme, ses enfants, ses biens lui appartiennent. Il veut acquérir beaucoup plus maintenant et sa soif de désir le pousse à travailler fort pour obtenir davantage de biens.

5. On assiste à une multiplicité d’expressions : des êtres imprévisibles chez qui les désirs, répondant à diverses sollicitations, deviennent le moteur des choix et des gestes. On verra alors naître des théories-excuses, des philosophies-illusions, des réactions extrémistes, des recherches identifiables de bonheur, mais aussi une conscience de la vérité qui lutte contre l’illusion. Autant, l’homme tente de construire, autant il détruit. Tout est combat intérieur bien qu’il cherche à l’extérieur la cause de ses malaises. C’est l’humain lui-même qui s’impose comme étant bon ou mauvais soit par ses gestes, paroles ou choix. Il décide, parfois inconsciemment quelle sera la couleur de son évolution. Il cherche à être maître de son expression par des moyens satisfaisants, la satisfaction visant deux buts : soit le pouvoir, soit l’illumination.

6. L’humain a beaucoup de désirs et ses désirs non satisfaits provoquent de la frustration. L’envie et la jalousie continuent à faire leurs ravages. Ses désirs sont souvent des désirs d’ordre matériel : il désire le confort et le luxe. Ne pouvant satisfaire ses désirs comme il le veut, il devient émotif et malade. Il ne se contente plus que de l’aspect matériel, il veut maintenant devenir le plus instruit; il veut être celui qu’on admire pour son intelligence et son esprit d’organisation au travail et dans sa famille. Il travaille très fort à devenir quelqu’un de respectable. L’apparence prend beaucoup de place : bien paraître est son but. Il se forge une personnalité puissante et ne vit que pour nourrir son égo. Sa satisfaction est bien illusoire à ce niveau, mais pour lui il n’y a pas d’autres valeurs.

7. À force de tout miser sur son apparence, son bien-être et sa personnalité, l’humain devient ambitieux et continuellement insatisfait. Plus il possède, plus il veut posséder. Il devient excessif dans ses désirs et ses joies sont bien éphémères. Ses désirs sexuels, monétaires et matériels amènent l’humain à se détruire. La recherche du pouvoir est de plus en plus forte et devient malsaine. On veut le pouvoir coûte que coûte au risque de pertes de vies : on tue pour le pouvoir, on tue par manque de satisfaction, on tue pour des biens. Après avoir tué, on se tue soi-même à petites doses. On s’emprisonne, on se fait du tort, on se déteste, on ne se respecte plus. Ses désirs de possession deviennent insatiables et il fait tout pour arriver à ses fins, peu importe le prix à payer.

8. La maladie l’envahit de plus en plus. Il prend conscience de sa faiblesse même s’il a un semblant de pouvoir. Il s’aperçoit qu’il ne peut rien contre la maladie et cela l’anéantit complètement. L’humain se tourne vers la science qui peut l’aider à guérir. L’apparition de médicaments et de drogues fait fureur. On en abuse littéralement. L’excès de drogues, de médicaments et d’alcool le rend complètement inconscient. Il s’évade de son insatisfaction.

9. à ce stade, l’humain cherche à se défaire de ses abus, de ses passions, de ses désirs. Il reprend peu à peu conscience de sa situation dérisoire. Il doit lutter contre ses dépendances. Les résistances sont fortes et la peur de perdre est immense. Beaucoup de dualités, de conflits intérieurs et de déchirements. L’homme est souffrant et sa souffrance découle de ses résistances.

10. L’homme veut changer ses désirs en aspiration. Ses désirs sont encore très puissants et sa volonté est mise à l’épreuve. Toutefois, il comprend qu’il doit changer ses valeurs, il doit s’intérioriser et développer ses facultés psychiques. Ses désirs se changent en désirs de donner, d’aider, de servir. Cette satisfaction dans le changement le comble temporairement, car il sait qu’il est toujours insatisfait, mais à d’autres niveaux qui eux sont beaucoup moins égoïstes. Avec le temps, ses désirs personnels sont de plus en plus absents. Il devient présent aux autres, à son âme, à sa conscience. Il est plus libre, plus détaché et son but est de servir dans l’oubli de soi. Il aspire maintenant à « devenir » ce qu’il a toujours « désiré être » : un homme libre.

Inspiré des enseignements d’A.A. Bailey

Pascal St-Denis

 

3 réflexions sur “L’évolution du désir à travers le temps.

  1. C. Lapierre

    Bien qu’on parle ici de l’évolution de l’humanité, il me semble qu’on décrit également l’approche de la cinquantaine dans une simple vie humaine.

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