Les grandes qualités ne sont pas des attributs statiques. Elles évoluent parallèlement à notre développement personnel en raffinement et en profondeur. En ce qui concerne le discernement, nous pouvons suivre le fil de ce développement. Il est possible de déterminer une courbe ascendante qui nous permet d’identifier la qualité de nos perceptions. Cette courbe comporte 5 éléments distincts : l’instinct, la discrimination le discernement et l’inclination et l’intuition. Commençons par jeter un regard sur l’instinct.
L’instinct est l’ensemble des comportements innés (par opposition à ceux que l’on doit obtenir), présents sous différentes formes et très identifiables dans le règne animal. Chez l’homme, il constitue la nature humaine qui s’oppose traditionnellement au concept de culture. Sans trop nous tromper, nous pourrions dire que l’instinct est, en quelque sorte, l’intelligence initiale sur laquelle s’appuie tout organisme vivant, et quand je dis tout organisme, il faut le prendre au pied de la lettre. Un arbre, une fleur ou un simple caillou est doté d’un certain instinct, car leur structure transporte une part plus ou moins importante de cette intelligence initiale. Bien sûr, on dira que l’animal est celui qui en fait la démonstration la plus probante, car c’est à travers ce règne qu’elle atteint son apogée. Les règnes minéral et végétal manifestent une partie de cette énergie alors que le règne humain, par l’Intervention du raisonnement lui donne une texture nouvelle et plus avancée. Chez l’homme, l’instinct est lié à sa volonté ou plutôt à son désir inné et non raisonné de participer à la grande mouvance du mouvement évolutif. Lorsque le désir fait, petit à petit, appel au raisonnement, à la mémoire et à l’anticipation d’un résultat, l’instinct, teinté de ces ajouts, prend lentement l’allure d’une passion.
Rappelons-nous les cinq instincts fondamentaux : l’instinct de conservation, sexuel, grégaire, d’auto-affirmation et de recherche. Ces instincts nous accompagnent tout au long de notre ascension évolutive. L’instinct de conservation grâce auquel la vie sur le plan physique est si importante à nos yeux se raffine tout au cours de l’évolution et trouvera finalement sa consommation dans la certitude de l’immortalité. Un fait à retenir au sujet de l’évolution est que l’instinct ne disparaît pas parce que nous passons à un autre niveau d’expérimentation. L’instinct passe à l’arrière-plan pour devenir le soutien d’une nouvelle phase d’expérimentation et de conscientisation. Par exemple, prenons la domestication d’un animal sauvage. Bien qu’il fasse la démonstration d’un tout autre comportement, ses instincts restent bien présents. Un petit rien peut parfois amener l’animal à les manifester dans leur expression la plus brute. Il en est de même pour l’humain. Bien que l’expérience de sa vie instinctive soit très loin derrière lui, certaines situations peuvent les ramener à la surface et conduire à des manifestations peu communes et sans aucun rapport avec son degré d’évolution actuelle.
À suivre.
Pascal St-Denis