Le Covid19 nous incite à une responsabilisation majeure qui n’implique pas seulement un pays, une région ou une ville, mais bien l’ensemble de la planète. La machine s’est mise en marche : mise en quarantaine, arrêt de l’économie, mesures sociales exigeantes qui bouleversent nos habitudes quotidiennes et nous obligent à faire montre d’adaptabilité.
Cette épreuve soulève de nombreuses questions sur ce que sera le monde de demain. Tout laisse à penser que plus rien ne sera pareil, qu’un changement de cap s’impose. Je constate que cette option est le vœu pieux, bien qu’obscur, d’une partie de notre humanité alors que l’autre partie désire simplement que tout redevient comme avant.
Dans l’univers, rien n’existe sans son opposé. Si le virus apporte son lot d’épreuves, les opportunités se rattachent aux prises de conscience qu’il nous oblige de faire. Là réside l’espoir d’une solution à la situation actuelle.
Revenir à ce qui était se compare aux régimes alimentaires que les gens s’imposent et qui aboutissent toujours à l’échec. Ils ne fonctionnent pas, car à la suite de l’effort fourni, ils reprennent leurs anciennes habitudes alors que ceux et celles qui ont modifié leur alimentation connaissent le succès. Ils ont changé leur vision, ils ont adopté une nouvelle approche de la vie créant ainsi l’équilibre si nécessaire à toute forme de réussites.
Au début, la réponse positive au confinement a démontré une solidarité sans pareil. Il est clair que l’adhésion volontaire d’une grande majorité de personnes tend à prouver que le « Je individualiste » plie l’échine devant le « Nous » qui se lève et se charge de ce défi qui nous frappe tous.
Si nous réussissons à manifester ce « Nous », cette conscience de l’autre, il deviendra possible d’adopter les changements qui feront de cette situation une réussite susceptible de construire un monde meilleur. Malheureusement, plus le temps passe, plus nous pouvons constater l’effritement de cette belle solidarité du début. Je parierais qu’elle tirait son énergie de la peur des conséquences et non du véritable désir d’unir nos forces pour vaincre cette épreuve. L’individualiste est remonté à la surface et remet en question les changements tant attendus par ceux et celles qui espèrent de meilleures relations humaines et le développement d’un monde nouveau et amélioré. Bien sûr, je parle ici de l’individualisme qui habite chaque personne et chaque nation.
Si l’épreuve concerne les conséquences liées au virus, l’opportunité vient avec la possibilité de modifier les choses. Lorsque la crise sera passée, nous serons devant les choix suivants : ne rien changer et revenir à ce qui était ou s’attaquer à ce qui entretient le déséquilibre des forces.
De plus en plus de personnes s’interrogent sur l’après-virus. Une grande majorité d’entre nous sait que rien ne sera pareil. Est-ce que les sociétés vont s’enliser dans le déni ou s’interroger sur les causes de ce désastre ?
Certains éléments importants contribuent à dérégler l’équilibre des forces. Prenons le problème de l’environnement. Les scientifiques s’entendent sur le fait que nous approchons du désastre. Malgré cela, beaucoup de solutions, surtout celles qui touchent les grandes puissances, sont boudées et reportées dans le temps. Que penser de l’économie qui mise sur la croissance pour maintenir une bonne santé ? Lorsqu’elle diminue, les gouvernements mettent en place des incitations à la consommation. Plus l’on consomme, plus l’on pollue. Est-il logique de mettre l’environnement et l’économie face à face ?
Les extrêmes se côtoient : riches et pauvres, territoires de guerres et de paix, la faim et l’obésité, la pénurie d’eau saine et son gaspillage, les droits de l’homme qui sont observés et bafoués en même temps.
Les nations sont aujourd’hui l’expression de l’égocentrisme collectif des peuples et de leur instinct de conservation. Sont-elles capables de changer cet aspect de leur identité ? La question qui se pose est, le veulent-elles ?
Plus les jours s’envolent, plus il est évident que la solution à cette épreuve passe par une victoire du « Nous sur le Je ». Une occasion d’élever notre conscience, n’est-ce pas ?
Le monde meilleur, qui intéresse de plus en plus de personnes, est conditionnel au développement d’une conscience de groupe à grande échelle ; une conscience qui se construit autour de justes relations humaines et qui permettrait à cette grande diversité des nations d’apporter une saine contribution à l’avancement de l’évolution de la conscience humaine.
Pascal St-Denis