Le réfugié, un être humain avant toute chose

Dans l’état actuel des choses, je peux comprendre que certaines règles s’avèrent nécessaires pour gérer le flot d’immigrants qui choisissent une nouvelle terre d’accueil. Ce qui m’interpelle davantage, c’est le sort réservé aux milliers de migrants qui frappent à nos portes.

« Demandeur d’asile, migrants, réfugié ». Même s’ils semblent synonymes, ces termes ont une signification différente qui se répercute sur le comportement des États en matière de protection, d’aide et d’expulsion.

Le migrant est celui qui quitte volontairement son pays d’origine en quête de meilleures conditions de vie. Il se déplace donc pour des raisons d’ordre économiques et sociales. Le demandeur d’asile est plutôt un étranger qui fuit son pays pour différentes considérations, il est inscrit dans une procédure qui cherche à obtenir la reconnaissance du statut de réfugié. Le réfugié est un étranger qui a reçu une réponse favorable à sa demande d’asile. La convention de Genève reconnaît le statut de réfugié à celui qui craint avec raison d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle est citoyenne et qui ne peut réclamer la protection de ce pays ».

Cela fait du réfugié un être humain en danger. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, nous connaissons actuellement des records historiquement élevés de déplacements. 70,8​ millions de personnes dans le monde ont été forcées de fuir leur foyer, soit un chiffre sans précédent. On compte parmi elles presque 25,9 millions de réfugiés dont plus de la moitié a moins de 18 ans.

Il existe aussi des millions de personnes apatrides qui ont été privées de nationalité et d’accès aux droits élémentaires comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi et la liberté de circulation.

Dans un monde où près de 1 personne est déracinée toutes les 2 secondes à cause des conflits ou des persécutions à travers le monde.

Plusieurs pays leur ferme la frontière ou rendent l’accessibilité tellement difficile qu’un nombre considérable de réfugiés s’accumulent le long de leur territoire. de ce fait, ils sont forcés de vivre dans des conditions inhumaines.

Le problème est que nous ne voyons pas l’être humain en détresse qui se cache derrière le statut de réfugié. Certains les perçoivent comme un coût qu’ils ne désirent pas assumer, d’autres ont peur d’être envahis par des cultures, des religions susceptibles de fragiliser la leur. Même les pays qui ouvrent leurs portes sont critiqués de l’intérieur par une vaste majorité de citoyens qui sont en désaccord avec ce choix. La plupart des gens n’hésiteraient pas à sauter à l’eau pour sauver un animal en difficulté, mais lorsqu’il s’agit d’un réfugié, ils ne voient que les difficultés que leur accueil risque de soulever.

« Inclure-coopérer-partager ». C’est la marque de celui qui travaille à un monde meilleur, de celui qui désire être vu comme étant un citoyen du monde. Ce n’est pas la différence qui est dangereuse, c’est l’indifférence qui l’est.

Voyons le réfugié comme un être humain en détresse. Arrêtons d’accorder de l’importance à la race à la langue à la religion et à toute autre chose qui différencie et qui pousse à exclure plutôt qu’à inclure l’autre. Acceptons d’être dérangés, de se sentir inquiet, et envahi ; le développement d’un monde meilleur en dépend.

Nouvelle tragédie en Méditerranée, le pire naufrage depuis début 2019

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Charlie Yaxley — à qui toute citation peut être attribuée — lors de la conférence de presse du 26 juillet 2019 au Palais des Nations à Genève.

26 juillet 2019 |

Le naufrage survenu hier au large de la Libye, au cours duquel environ 150 personnes ont perdu la vie, souligne une fois encore l’urgence aiguë de nos appels répétés aux gouvernements européens et à d’autres pour rétablir les opérations de sauvetage en mer. Il faut aider à alléger les souffrances des milliers de réfugiés et migrants pris dans le conflit en Libye.

Si le bilan de 150 morts se confirme, le naufrage d’hier sera la pire tragédie connue depuis mai 2017. Avant cette tragédie, 669 décès avaient déjà été signalés en Méditerranée depuis le début de l’année 2019.

Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré : « La pire tragédie en mer Méditerranée depuis 2019 vient de se produire. Il faut immédiatement rétablir le sauvetage en mer, mettre fin à la détention des réfugiés et des migrants en Libye et augmenter les voies de sortie sûres hors de la Libye, avant qu’il ne soit trop tard pour de nombreuses autres personnes désespérées. »

Le HCR exhorte de nouveau les États à fournir une aide supplémentaire, y compris de nouvelles places de réinstallation et d’autres voies de sortie sûres hors de la Libye pour les personnes vulnérables et à risque. Ces actions sont aussi importantes que les secours en mer pour sauver des vies. Par ailleurs, il faut faire davantage pour la répression des trafiquants et des passeurs impitoyables qui profitent du désespoir des personnes ainsi que renverser ce modèle économique sur lequel ils comptent.

Pascal St-Denis

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