Identification du chakra en cause….
Il est même possible de déterminer le champ de conscience qui habite la tendance lourde. Ce qui est merveilleux lorsque nous y parvenons, c’est qu’apparaît également une voie de règlement. En s’en remettant à l’identité psychique de chacun des champs de conscience, le fil conducteur de nos réactions saura nous conduire vers celui qui est l’initiateur du problème émotif. Comme la solution se trouve toujours dans ce qui est plus élevé, un chemin s’ouvre devant celui qui ose l’emprunter. Je dis oser, car il est toujours difficile d’affronter nos démons (failles). Pour bien faire comprendre la place qu’occupe une tendance lourde dans nos vies, voici des exemples de cas qui en démontrent la présence.
J’ai une amie, une femme de cœur dont la tendance lourde qui l’affecte concerne la peur d’être exploitée, d’être utilisée, d’être aimé pour ce qu’elle est susceptible d’apporter et non pour ce qu’elle est. Une tendance qui agit en arrière-plan, dans l’inconscient et qui génère son lot d’émotions récurrentes. Une tendance qui manipule sa vision de la vie et la manière de gérer les événements. N’ayant pas vraiment conscience du pouvoir qu’exerce cette tendance lourde, son réflexe est de chercher la cause de l’émotion provoquée par cette dernière dans la situation qui a servi de déclencheur.
En agissant ainsi, elle porte automatiquement son attention sur le contexte émotif. Elle le décortique, elle évalue la place et l’importance de chacun des acteurs qui ont contribué au déclenchement de l’émotion. En réponse à ce questionnement, elle envisage quelle sera la ligne de conduite à adopter lorsque des situations similaires se présenteront. Étant de nature mentale, elle soumet tout contexte émotif à ses principes, à ses valeurs. Par exemple, étant habitée par un fort besoin de justice, elle s’attarde à analyser le contexte émotif sous cet angle. Elle trie ce qu’elle juge être juste ou non se préparant ainsi à gérer la prochaine sollicitation sans tomber dans le piège de la déception. C’est là qu’elle s’égare, car elle multiplie les possibilités de cause plutôt que d’en chercher le dénominateur commun.
La source de l’émotion est en nous et nulle part ailleurs. Souvent, le plus dommageable dans le cas d’une tendance lourde n’est pas tant le lot d’émotions qui s’y rattache que le fait qu’elle met en tutelle la manifestation de certains acquis. Dans le cas de mon amie si elle s’attardait à manifester le talent rare qu’elle possède, elle serait en mesure de soutenir le cheminement d’une multitude de personnes. Si elle acceptait de se laisser aller et de vivre pleinement cette expérience, elle connaîtrait les joies du cœur au lieu de vivre la tristesse et la solitude associée à la retenue qu’elle s’impose, et ce, peu importe les motivations de ceux qui établissent des rapports avec elle. La tendance lourde qu’elle traîne au plus profond d’elle-même agit telle une petite voix qui la met continuellement en garde contre ceux qui sont susceptibles de profiter d’elle.
Dans cet exemple, il faut comprendre que le sentiment d’être exploité par les gens qui sollicitent son aide cache quelque chose de plus profond et qui concerne le champ de conscience du cœur. Il est fort possible que ses relations ne réussissent pas à combler le besoin de complicité, de partage et d’intimité qui lui donnerait l’impression d’être aimé pour ce qu’elle est. C’est ce manque, ce vide relationnel qui font monter ce sentiment en elle.
Donc, nous pouvons constater que la force et la faiblesse se rencontrent dans le même champ de conscience, celui du cœur. Pour exprimer ses acquis, elle a besoin de l’énergie du cœur tout comme elle en a besoin pour combler ses besoins relationnels. Lorsque l’émotion prend place, le cœur aura tendance à se taire laissant aux autres champs le soin de répondre. Des réponses qui peuvent ressembler à ce qui suit. Trouvant qu’elle n’est pas à sa place dans cette relation, le champ sacré lui suggèrera de se retirer et d’y mettre fin. Se sentant exploité, le champ du plexus imposera ses limites. Pour expliquer son recul, le champ de la gorge tentera de justifier son choix par une prise de position logique. Il est possible d’identifier le champ qui reçoit l’énergie de l’émotion. Chacune des manifestations primaires de l’émotion se rattache à l’un ou l’autre des champs de conscience. Dans ce cas par exemple, nous serons témoins d’épisodes de peines (sacré) de colère (plexus) ou d’orgueil (gorge).
Bien que cette diversion constitue, en apparence, un système de défense qui temporise l’émotion, la mise en veilleuse de la force acquise du champ du cœur est en fait une punition ultime qu’elle s’inflige. La solution réside dans une conscientisation du problème et à une vigilance permanente de ses réactions lorsqu’elle se voit confronter à des situations éveillant la peur d’être exploité ou, encore mieux, le vide relationnel. En agissant ainsi, elle se place dans le siège de l’observateur intérieur (ajna) la possibilité de choisir la réponse qui annulera graduellement l’emprise réflexe de la tendance lourde qui pèse sur elle. En construisant en ce sens, elle en viendra à réaliser qu’il n’y a pas de véritable exploitation, mais plutôt des occasions d’expérimenter ses acquis et ainsi d’avancer un peu plus sur le chemin de l’évolution.
Pascal St-Denis