Le but recherché du premier article fut de reconnaître que l’amour est un processus en cours d’évolution et que, bien que nous ayons un bon bout de chemin de fait, il reste encore beaucoup à accomplir. Cela permet de comprendre que le fait d’être en processus d’intégration suppose que nous sommes soumis à l’expérience des paires d’opposés, (voir article 1) et ce, tant et aussi longtemps que nous ne serons pas au diapason de l’âme.
De plus, j’ai mentionné qu’il existait deux grands volets d’expérimentations ; le premier lié au caractère de la personnalité alors que le second résulte d’un lien de plus en plus intime avec l’âme. Chacun de ces volets possède une dynamique qui lui est propre et qui détermine, en quelque sorte, le genre d’expérience qui s’ensuit. La dynamique de l’âme diffère de celle de la personnalité en ce sens qu’elle s’alimente à partir du plan mental supérieur alors que la personnalité puise cette énergie du plan astral, le plan du désir dominant et le mental inférieur, plan de la pensée concrète. Voici ces deux dynamiques :
Commençons par explorer le premier volet. Il est celui qui définit pratiquement toute notre expérience de vie. Le dictionnaire définit l’amour comme étant un sentiment d’affection, de désir et d’attachement que l’on ressent envers une personne ou une chose. C’est la plus simpliste des définitions que l’on puisse donner, mais elle décrit bien notre approche de l’amour.
Dans cette dynamique, l’amour prend racine dans le désir. Plus la puissance de ce qui est désiré est forte, plus la personne cherchera à se l’approprier. Ayant attiré à lui l’objet désiré, il en soutirera le plus de satisfactions possibles ; sous formes de bonheur ou de satisfactions diverses.
En ce qui le processus (désirer-posséder et consommer), tout repose sur la consommation. Ce qu’une personne cherche à consommer avant tout, c’est du bonheur ; sous toutes ses formes, pourvu qu’il remplisse son rôle de satisfaire la personnalité.
Le bonheur est lié aux conditions environnantes et de ce fait, son existence ou son absence en dépend. Pour cette raison, nous n’avons pas de véritable contrôle sur lui. Nous pourrions le comparer à la température ; le beau temps est présent et occupe toute la place (bonheur) puis viennent les nuages et les perturbations (malheur). De belles et bonnes choses nous apportent du bonheur, mais d’autres viennent continuellement obscurcir les moments heureux.
Le bonheur est une réaction émotive ressentie par la personnalité lorsque l’un ou l’autre des aspects de sa nature inférieure éprouve de la satisfaction et du bien-être. Par exemple, le bonheur peut être un sentiment de bien-être physique, un sentiment de bien maîtriser son milieu ou encore la satisfaction qu’apportent des contacts ou des occasions favorables. Il va et vient au gré des situations et des événements qui nous interpellent et auxquels nous accordons de l’importance. Il est instable, car il nous est impossible d’établir un contrôle sur les situations qui en sont la source.
La recherche du bonheur à tout prix cache souvent une attitude sournoise et manipulatrice. Par exemple, qui peut se vanter de n’avoir jamais influencé ou même exiger de son entourage d’adopter une attitude susceptible de répondre à ce qui nous rend heureux. Il est facile de formuler subtilement nos attentes en espérant que les gens qui nous entourent s’y conforment. « Ça me rendrait tellement heureux si tu faisais telle ou telle chose ». Qui n’a jamais entendu ou dit cette phrase ?
De plus, il faut également souligner que les événements susceptibles de rendre une personne heureuse sont souvent de natures contradictoires. Par exemple, la faillite d’un compétiteur redoutable peut produire du bonheur au même titre que le succès obtenu par celle qu’elle estime. La solitude peut être une source de bonheur lorsqu’un besoin de ressourcement se fait sentir et devenir une source de tristesse ou de contrariété lorsqu’elle crée un vide relationnel. Ces exemples démontrent que le bonheur est lié aux besoins de la personnalité et à l’interprétation que nous faisons des événements.
L’amour. Tout le monde en parle. Tout le monde souhaite le vivre. Nous sommes d’accord pour dire qu’un monde sans amour est un monde où personne ne désire vraiment vivre. Pourtant, beaucoup de relations amoureuses connaissent l’échec. Certaines s’éteignent lentement dans le temps, d’autres résultent de crises existentielles de la part de l’un ou l’autre des partenaires, certaines dégénèrent en violence et en drames.
La dynamique (désirer posséder et consommer) de l’amour étant intimement liée à la recherche de bonheur, à ce stade évolutif, le résultat de l’expérience demeure assujetti aux humeurs de notre environnement qui répond fortement à la loi d’attraction et de répulsion. L’émotion qui consiste à aimer ou ne pas aimer n’est rien d’autre que la réalisation, par l’entité consciente, qu’une forme atomique est entrée dans le rayon de son influence magnétique, et qu’elle doit, par la loi même de son être, l’attirer ou la repousser. Parce qu’il est souvent difficile et astreignant de renouveler le désir, il arrive que l’objet de notre amour devienne peu à peu une source de répulsion.
Pascal St-Denis