Vie de couple. Une croisée des chemins.

Voici le cas de deux personnes qui ont partagé avec moi des moments difficiles de leur vie. Leur situation se ressemblait en plusieurs points, mais comme vous pourrez le constater, la prise en charge n’a rien de comparable. De plus, le fait que ces rencontres ont eu lieu dans la même période, il fut facile de comparer les deux cas. Ces cas sont réels c’est pourquoi j’emploie des noms fictifs pour identifier mes personnages. D’abord, signifions que les deux ont vécu une séparation douloureuse. Les deux ont sensiblement le même âge ; Josée 35 ans, Ginette 37 ans.

Vouloir comprendre les circonstances extérieures qui causent notre malheur ne conduit nulle part si l’on n’a pas réellement le désir de se comprendre intérieurement.

Je vais commencer par mettre en perspective le cas de Josée. Premièrement, disons qu’elle avait des questions bien précises en tête. Séparée de son mari depuis 7 mois, elle souligne que la rupture était son choix, mais cela n’a en rien éliminé une profonde tristesse. Elle pleure souvent et les angoisses sont plus présentes que jamais.

Lorsque je l’ai questionné sur ce qui l’avait incitée à cette rupture, elle s’est mise à énumérer les défauts ou plutôt les traits de personnalité de son mari qu’elle ne pouvait plus supporter. Selon ses propos, il était trop tranquille alors qu’elle se sentait prête à exploser. Il n’avait pas de défi, alors qu’elle, voulait sortir de la normalité du quotidien. Je vous dispense de la multitude d’autres comparaisons qui dans un contexte global signifiaient qu’elle se sentait bloquée par cet homme, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs.

Lorsque j’ai tenté de faire abstraction du conjoint pour établir un lien avec son monde intérieur, elle s’est empressée d’enchaîner une foule d’autres événements anodins pour discréditer son mari et justifier son choix. Lorsque j’ai essayé de lui faire préciser sa recherche, à savoir ce qu’elle voulait comprendre ou régler, elle était perplexe, elle désirait seulement cesser de ressentir de la peine. Elle avait peur que cette angoisse et cette peine ne se terminent jamais.

Malgré plusieurs tentatives pour la ramener à réfléchir sur elle et à identifier la cause interne de sa réaction émotive, elle persista à revenir sur son passé, aux choix qu’elle regrette amèrement d’ailleurs puisqu’elle se voit dans un cul-de-sac. J’ai dit « jouons le jeu, on efface tout et on recommence », afin de connaître ce qu’elle aurait aimé faire de sa vie.

Voir cette femme défendant avec tant de force le principe de la femme au foyer, dont la présence est une question de vie et de mort pour ses enfants, mais qui en même temps rêvait de faire carrière et exploiter ses talents démontrait l’ampleur de son ambiguïté.

Énergétiquement, j’ai perçu un immense tiraillement au niveau du « chakra du cœur » qui laissait supposer que cette femme a obéi à une valeur qu’on lui avait inculquée et qu’elle avait aisément accepté. Le « cœur » laissait l’impression que cette personne possédait un grand potentiel non utilisé. C’est à ce niveau que la culpabilité s’est sournoisement construite. La voix intérieure parlait depuis longtemps, mais elle refusait de l’entendre. Elle choisit de mettre en place cette valeur familiale si chère à ses yeux.

À 35 ans (âge charnière qui accentue les prises de conscience intérieure), cette voix augmenta la tonalité et la dualité interne commença. Au lieu de prendre en charge cette dernière, elle se mit à détester son contexte de vie et à accuser son entourage de son mal de vivre. Plusieurs années sont passées et aujourd’hui, elle refuse toujours de faire face à cette réalité. Elle joue à la victime, elle se trouve des oreilles discrètes pour écouter sa désolation. Même si elle a connu quelques hommes qui correspondaient à ses « nouveaux critères », elle n’a pas encore trouvé le moyen de s’éclater dans la vie comme elle le disait si bien. Elle éclate en sanglots, elle éclate de ressentiment et c’est la seule chose qui lui arrivera tant et aussi longtemps qu’elle refusera cette prise de conscience intérieure et sa prise en charge.

Lorsque l’on se connaît mieux intérieurement, les situations extérieures se comprennent d’elles-mêmes.

Voyons maintenant le cas de Ginette. Pour éviter les répétitions, je vais simplement signifier qu’elle a vécu sensiblement dans une ambiance similaire, lorsqu’on la regarde du point de vue de la synthèse, de l’ensemble. C’était deux genres de vie très différente, mais dans les deux cas, tout s’orientait vers une cause interne similaire ; un « centre cœur » qui ne demandait qu’à être exploité et expérimenté à travers une réalisation personnelle.

À la suite de nos discussions, Ginette a fini par accepter ce senti intérieur qui la tenaillait depuis si longtemps. Elle a vite appris à se concentrer sur lui, à l’éclairer plutôt que de le refouler, d’y faire référence plutôt que de le renier. Après quelques mois, les événements et les contextes extérieurs avaient perdu de leur puissance. Cela lui laissa suffisamment d’espace dans sa conscience pour permettre à ce besoin interne de prendre forme dans son esprit, de devenir une idée, puis un projet et à la fin, une réalisation personnelle.

Aujourd’hui, elle rit de ce qu’elle nomme « sa période d’enfantillage ou d’enfant gâté ». Après avoir guéri certaines blessures, le couple s’est reformé. Elle reconnaît aujourd’hui que son mari n’avait rien à faire dans ses malaises et elle reconnaît également que si elle n’avait pas pris en charge son état intérieur, elle serait encore malheureuse, avec ou sans lui. Elle avait peur d’être obligée de tout détruire si elle écoutait sa voix intérieure. Pourtant, son monde n’a pas tellement basculé, elle s’est simplement permis d’y mettre sa juste contribution. Par contre, celui de Josée est toujours sens dessus dessous. Elle est victime, elle crie à l’injustice et rien ni personne ne semble pouvoir lui apporter le moindre réconfort.

En répétant les mêmes erreurs, on finit par apprendre et ainsi, on avance lentement. En apprenant sur soi-même, on évite la répétition et ainsi, on avance rapidement.

Ces deux cas résument assez bien le principe de la « responsabilité personnelle et évolutive ». Ginette a saisi l’opportunité et elle a par le fait même opté pour « l’évolution rapide ». Par l’écoute de son monde intérieur, par la connaissance d’elle-même, elle se fraye un chemin parmi les pièges de la vie. Josée a refusé l’opportunité et elle a, par le fait même, opté pour « l’évolution lente ». Elle apprend par l’usure, par l’échec, par le principe de répétition et l’opportunité karmique risque d’être reportée dans une prochaine incarnation. Elle possède tout de même la possibilité d’y faire face en cette vie, à condition qu’elle ne retarde pas trop ou qu’elle cristallise sa pulsion jusqu’au point où elle se taira définitivement.

Pascal St-Denis

 

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