Lors de l’article précédent, j’ai mentionné deux formes d’expérimentation d’amour ; la première est astrale et se veut une occasion d’épurer la personnalité. L’objectif est de déplacer le centre d’intérêt du plexus solaire vers le cœur. La deuxième est mentale et implique une réponse à l’âme et le développement d’une vie de service. La première est mue par le désir alors que la deuxième répond davantage à un retour à l’universalité de la vie. Dans cet article, je vais me concentrer sur la première et sous une forme bien précise ; la vie de couple. Bien entendu, vous pouvez étendre l’expérience de partage à toutes les facettes de votre existence ; amitié, famille, compagnon de travail, société, etc., le mécanisme est le même, peu importe le visage que l’on donne à cette expérience.
Nous devons considérer le fait que notre « JE » se développe à partir d’une forte identification au monde de la forme puis, d’un engouement pour le non-soi et finalement par la satisfaction qu’il en retire. Ces trois éléments représentent l’apport des trois chakras inférieurs et définissent la manière avec laquelle l’être humain envisage ses relations amoureuses. Ils se traduisent ainsi : DÉSIRER-POSSÉDER-CONSOMMER. Plus ces éléments sont présents et actifs, plus la relation connaît des périodes difficiles qui bien souvent conduisent à la séparation ; à moins que l’expérience porte ses fruits et permettre d’épurer le « JE ».
L’amour de l’homme, dominé par la personnalité, prend racine dans le désir (astral). S’il constitue le carburant de son amour, il se laissera guider par ses attirances (désirs) pour ensuite vouloir se les approprier (possession). L’ayant fait sien, il en soutire le plus de satisfactions et de bonheur possible (consommation). Parce que les relations amoureuses s’appuient sur ces prémisses, il n’y a rien d’étonnant à ce que la fidélité soit la preuve ultime d’un amour sincère.
Lorsqu’il est question de la personnalité, il faut reconnaître que désirer et aimer sont synonyme. C’est pourquoi l’amour qui se situe à ce stade d’expérimentation demeure soumis à la loi des paires d’opposées. Ainsi, amour et haine, satisfactions et frustrations se retrouvent dans le même champ d’expérience. Par exemple, il est facile de reconnaître que lorsque les satisfactions ne sont plus au rendez-vous (à cause des exigences et intransigeances du « JE ») le désir ou amour pour l’autre diminue au point de s’éteindre complètement. Nul besoin d’approfondir plus en détail ce mode de fonctionnement. Si vous prenez le temps d’y réfléchir en toute objectivité, vous reconnaîtrez ce processus dans toutes les formes de partage qui meublent le quotidien.
Il faut que le « JE » fasse un pas vers un « NOUS » plus inclusif pour qu’une expérience de partage atteigne son but. Il doit apprendre à mettre les acquis du « JE » au service du groupe. Plus que les partenaires diminuent leurs exigences et leurs intransigeances, plus le couple devient harmonieux et productif l’un envers l’autre. L’amour qui nous conduit vers l’autre fait normalement appel au chakra du cœur. Par contre, le premier mandat évolutif de ce chakra est d’amener le « JE » à se défaire de ces mêmes exigences et intransigeances égoïstes, car épurer la personnalité, tel est le but de cette étape évolutive.
Aujourd’hui, nous sommes dans un monde qui réalise que nul homme ne vit que pour lui-même. C’est seulement lorsque l’amour dont on a tant parlé et écrit trouve son expression dans le service qu’il peut passer de l’amour qui fait souffrir à l’amour inclusif qui nous reconnecte à l’universalité de la vie.
La première phase d’intégration s’étend sur plusieurs incarnations et connaît sa large part d’échecs et de souffrances. Durant cette période, l’amour de soi et des autres est au centre des préoccupations humaines. Lorsqu’il est question de partage, l’objectif est de créer un environnement où le bonheur est maître. Étant donné que la vie des sens occupe une grande place dans cette recherche de bonheur, le sentimentalisme se gave d’affection, de tendresses, de caresses, de sexualité, de bien-être circonstanciel là où le plaisir de l’autre se joint au nôtre. C’est notre façon d’harmoniser les énergies psychiques inférieures qui cherche à taire les peurs, doutes, angoisses et manques qui nous habite.
Pour aimer l’autre, il faut d’abord s’aimer et pour y arriver il faut matérialiser ce qu’il y a de plus juste et de plus beau en nous. Aimer l’autre, c’est l’aider à faire de même.
Pour finir, je vous présente un extrait des paroles de Peter Deunov
Si vous n’aimez pas vos proches, vous ne pourrez pas aimer vos semblables. L’homme doit peu à peu élargir le cercle de son amour. Il doit croître continuellement et s’approcher de l’Amour qui englobe tout. Aimer quelqu’un signifie, l’envelopper d’un habit tissé de nos plus belles pensées et de nos plus beaux sentiments. Cesser d’aimer cet homme, cela signifie lui enlever cet habit et le donner à un autre.
Est-ce juste? Pourquoi ne laisses-tu pas l’habit sur le dos du premier et pourquoi dois-tu le déshabiller? Si tu en aimes un autre, habille-le aussi d’un nouveau vêtement. Autant tu aimes de personnes, autant tu devras confectionner d’habits neufs. Mais déshabiller l’un pour habiller l’autre est un manque de compréhension de l’amour. C’est de la passion, non de l’amour.
L’action de s’éprendre de quelqu’un est un processus discontinu, un processus intermittent. Quand il devient amoureux, l’homme place l’image du bien-aimé si près de ses yeux qu’il ne voit plus les autres visages ni les autres choses. Quand il n’a plus d’yeux que pour une figure, il rompt avec les hommes qu’il avait vu et aimé plus tôt.
À suivre.
Pascal St-Denis