Le détachement. Le fait d’entendre ce mot oriente nos pensées vers des situations troubles et troublantes. Cette qualité est facilement associée à la perte, donc à la souffrance, car elle rappelle les pertes matérielles ou humaines que nous avons connus ou que nous appréhendons de connaître. Dans l’ordre des choses, l’ampleur du détachement auquel nous faisons face est proportionnelle à la puissance de nos attachements. Être attaché signifie désirer ou aimer ce à quoi nous sommes attachés. La satisfaction qu’apporte telle ou telle attache l’emporte souvent sur les limitations qu’elle impose.
Bien que l’expérience de détachement semble être une épreuve en soi, il apporte son lot d’effets positifs. Il faut se rappeler qu’il est la clé de la libération. Lorsqu’il se présente dans notre vie, il ouvre la porte à de nouvelles expériences. Il nous donne l’élan émotif pour avancer un peu plus loin sur le chemin de l’évolution. Ma définition du détachement est la suivante : ÊTRE PRÊT À SACRIFIER CE QUI EST MOINDRE LORSQUE PLUS VASTE EST PERÇU, est l’état d’esprit d’un détachement continuel et spirituel.
Le défi que nous impose la conscience du détachement se retrouve dans toutes les facettes de notre vie où il devient la seule solution logique pour éliminer certains attachements excessifs. Parfois, il concerne seulement la possession de biens. C’est le côté matérialiste de la conscience. À d’autres moments, il interroge certaines habitudes de vie limitatives et remplies de conséquences fâcheuses même si elles sont porteuses de satisfactions. Les mauvaises habitudes alimentaires, la drogue, l’alcool, l’attachement à son petit confort, etc. Une expérience souvent difficile, car les habitudes de vies sont tenaces.
Au niveau astral ou émotif, se détacher signifie : se défaire des désirs et des peurs aliénantes qui paralysent toute volonté de changement. Un exemple : penser aux difficultés liées à l’attachement aux opinions d’autrui qui manipule nos choix, notre liberté d’agir.
Au niveau du mental, le détachement interroge les systèmes de pensée qui définissent notre ligne de conduite. Il arrive que l’on doive revoir la pertinence de certains principes sociaux, moraux ou religieux qui forment une barrière à ce qui est nouveau. Par exemple, l’attachement à certaines idéologies, à une vision personnelle de la vie un peu trop étroite qui font bien notre affaire, mais qui empêchent le « nouveau » de prendre place.
Il convient de faire une mise au point, car trop souvent le détachement prend une allure d’indifférence. Dans l’indifférence réside une énergie très forte de refus et de non-implication. Elle agit telle une coupure qui neutralise la sensibilité émotive, mais qui en même temps détruit la relation sensible avec l’âme.
Quand, dans la conscience émerge le besoin de se détacher, celui-ci provoque de multiples questionnements. Avec plus ou moins de confusion, les solutions se présentent afin de devenir maître de son présent. En voulant éclairer son présent en démystifiant l’impact de la démesure du passé ou d’un avenir anticipé, l’homme est en recherche de maîtrise.
À suivre.
Pascal St-Denis