À la recherche de nos tendances lourdes (article 1)

« Connais-toi toi-même ». Un aphorisme bien connu qui traduit merveilleusement bien le travail qui attend celui qui désire progresser. Au premier abord, c’est une tâche plus difficile qu’il n’y paraît, car pour obtenir un bon résultat, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’égratigner la surface. Cette tâche commande une introspection profonde et organisée, capable de produire une image précise de ce que nous sommes. Lorsque nous y parvenons, la voie à suivre pour transcender notre monde émotif s’impose d’elle-même bien qu’il reste à l’assumer.

Permettez-moi de vous rappeler que tout est une question de conscience et de prise en charge responsable. Fondamentalement, l’homme étant un « être à résonance », il est sensible aux vibrations qui l’entourent. Le contenu de sa conscience détermine en quelque sorte les vibrations susceptibles de l’interpeller et de le faire réagir. Par exemple, un individu peut être très sensible à ce qui apporte du plaisir alors qu’un autre répondra davantage à ce qui lui procure du pouvoir. Tous les petits événements qui colorent l’expérience de vie d’un individu forment un impact vibratoire qui appelle une réponse d’une nature ou d’une autre. Pensez au phénomène du son. Vous avez des instruments qui permettent de transformer le volume, de le rendre aigu ou assourdissant; vous pouvez multiplier le son, l’agencer et le répéter autant de fois que vous le voulez. Il en est de même pour l’homme et les événements qui meublent sa vie. À chacune des possibilités que l’on attribue au son correspond une facette de l’éventail des réactions humaines et des choix qui s’y rattachent. Alors, quand l’homme décide d’harmoniser ses vibrations, de les rendre agréables, il devient le maître des choix et des moyens qu’il se doit d’assumer. Certains croient pouvoir se dissocier des vibrations indésirables qui accaparent leur être, comme ils feraient en éteignant le volume de leur appareil. Ils présument pouvoir annuler complètement les effets de ces vibrations et connaître une paix intérieure, mais généralement lorsqu’ils pensent y être parvenus, c’est qu’ils ont gelé le malaise en le maintenant à l’extérieur de leur conscience. Indépendamment de ce que l’on peut dire ou penser, geler une vibration, c’est la maintenir dans le temps, où elle prend de l’expansion, car elle se nourrit du refus de l’assumer en conscience.

          La prise en charge de notre nature émotive demande d’innover la démarche. L’émotion est une réalité fugace et la fixer dans un cadre est nécessaire à son analyse et sa compréhension. Il faut parfois pousser plus loin les méthodes d’analyse et d’identification, car elles peuvent donner des résultats surprenants. Les humains ont toujours tenté d’expliquer l’inconnu à partir de manifestations tangibles. Lorsqu’ils osent pousser plus loin certains chercheurs naviguent à contre-courant et défient la logique et l’apparente stabilité des connaissances humaines. C’est parce qu’ils agissent ainsi qu’ils sont à l’origine de remaniements importants. Ils proposent de nouvelles théories, créent de nouvelles voies de connaissance et donnent de l’élan à l’évolution. Lorsqu’on parle de l’âme humaine, de la conscience, de la sensibilité, curieusement le mouvement s’inverse. Pour mieux aller de l’avant, il faut regarder « derrière », retrouver le germe initial et travailler en parallèle avec la manifestation présente afin d’en détecter la trace. Ce qui occupe l’espace entre les deux pôles est le tourbillon des émotions humaines. Il faut dire que pour nous, regarder derrière se limite généralement à explorer l’incarnation présente. Ce faisant, nous sommes tellement subjugués par le déroulement des événements marquants de notre vie que nous oublions d’interroger notre manière d’y réagir. Par contre, si l’on ose s’y attaquer, il y a de grandes chances qu’apparaisse un fil conducteur susceptible de mettre à jour une tendance lourde; facteur important de notre identité émotive.

Pascal St-Denis

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