Lors de l’article précédent, j’ai soulevé brièvement le principe des paires d’opposés. Pour cette raison, je vais explorer, dans les articles qui vont suivre, quelques oppositions qui touchent le détachement. Voyons d’abord l’acceptation par opposition au rejet.
L’acceptation est un consentement global de l’être à toute démarche évolutive. Lorsque le détachement devient une qualité à privilégier et que la conscience sollicite une expansion en ce sens, l’acceptation devient un consentement élargi qui dépasse le simple oui.
Il signifie que nous nous donnons la possibilité d’exister en tant qu’être détaché. Cela suppose aussi que nous reconnaissons la vérité qu’éclaire notre conscience. L’acceptation se veut un acte conscient qui dépasse le « oui » mental et qui implique de reconnaître les responsabilités de notre réponse à l’âme.
Il suppose de combattre l’égoïsme qui circonscrit toute démarche dans un cadre limité. Chaque fois que notre conscience pressent une démarche de détachement, nous avons toujours le choix : l’accepter, c’est-à-dire lui permettre de s’exprimer ou le rejeter, c’est-à-dire l’expulser hors de votre conscience. Le rejet est aussi un acte de volonté. Cependant, il agit dans la négation.
Il est certain qu’il existe plusieurs paliers de reconnaissance. La conscience n’a pas la même ouverture pour tous. Ce qui relie les multiples paliers est le fait que, peu importe la qualité d’ouverture de la conscience, chaque fois que l’individu dit non à une expérience de détachement, il referme sa conscience. En fait, il s’agit de la reconnaissance du geste à poser ou du refus conscient de le faire.
Passons à une autre opposition : la sérénité par opposition à l’avidité.
Le détachement réalisé est comme un jardin débarrassé des mauvaises herbes. Il respire et produit. De la même manière, la conscience respire et étend sa compréhension et sa perception à la limite de ses possibilités. Tout devient sujet à un élargissement. Il n’y a pas d’insécurité puisque l’individu est en réelle connexion avec son intérieur profond, là où le contact avec l’âme devient possible. Alors, c’est la sérénité, le calme émotif, la tranquillité des passions qui voit alors la cause et la conséquence d’un geste, la valeur d’un choix et la dimension spirituelle de ses décisions. La véritable connaissance, détachée, fait qu’il possède tout, à volonté, sans pour autant qu’il sente le besoin, d’accumuler avec passion.
Je fais une pause pour répondre aux questionnements concernant l’accès à l’âme. Bien sûr, il y a la méditation ésotérique qui prend beaucoup de temps à maîtriser, mais il suffit de croire que l’âme nous donne rendez-vous à la lumière de ce qu’il y a de plus beau et de plus juste en nous. Une fois accompli, dites-vous que c’est sur ces pensées que l’âme se joint à vous le plus clairement et avec le plus de force.
À l’opposé de la sérénité, l’avidité désire tout posséder de peur de manquer de l’essentiel. Plus qu’une passion, c’est une obsession. L’individu est très actif, partout à la fois, très dynamique aussi. Cependant, son activité est décevante parce qu’il ne sélectionne pas. Il accepte tout sans discernement, il rompt son équilibre et anime de passions un acquis qui devrait être intuitif. Il se crée d’autres liens, il s’attache à l’accessoire et oublie de dégager l’essentiel. Il surcharge ainsi sa conscience de vérités futiles auxquelles il accorde trop d’importance. L’avidité n’est pas dynamique, elle est désordonnée. Elle nourrit les stéréotypes. De peur de perdre, de manquer une occasion favorable, elle étouffe la conscience.
À suivre.
Pascal St-Denis