Être libre c’est être absolument responsable de ce que l’on est et de ce que l’on fait. Bizarrement, l’éthique sert de limite à ne pas franchir. Si j’accepte l’idée que la liberté de l’un s’arrête où débute celle de l’autre, l’éthique se veut une série de règles morales qui régit et harmonise le cadre de vie dans lequel elle s’exprime. Je reviens sur ce que j’ai dit : ne pouvant pas séparer la liberté l’environnement dans lequel elle s’exprime, je dirais que la qualité de la liberté est proportionnelle à la qualité de ce cadre. Pour cette raison, il est important d’accepter la diversité. En acceptant et en incluant cette diversité Nous nous rendons disponible à la coopération et au partage. C’est le « Nous », la conscience de groupe qui domine. En son absence, c’est le « Je » qui s’impose avec ses innombrables exclusions et ses intolérances. Ce « Je » qui fait montre de ses exigences et intransigeances.
C’est la diversité qui donne au cadre sa texture, sa qualité si je puis dire. Comment être libre si nous ne sommes pas en harmonie avec elle : diversité de sexe, d’âge, de langue, de religion, de pensée, etc.. Comment être libre sans accepter la différence. Pour ma part, le développement de justes relations humaines et la création par le fait même d’un monde meilleur exigent que la liberté civile et collective ait préséance sur la liberté personnelle et naturelle. J’aime bien l’approche de Rousseau à ce sujet. Je vous en présente un court extrait qui explique le passage de la liberté naturelle à celle qui est civile.
La liberté civile : une liberté ordonnée, légiférer par des lois qui font que la liberté naturelle qui n’est que violence est remplacée par une liberté dans laquelle la paix est possible entre tous parce que limitée par les lois. Ce sont la justice, la loi, la légalité qui définissent ce que l’on peut faire et qu’il est interdit d’accomplir dans la société civile. L’être humain n’est alors plus dans l’instinct, mais dans la raison : l’intérêt général prime sur l’intérêt particulier.
Le passage de l’un à l’autre provoque une perte. Les êtres humains ne peuvent plus faire tout ce qu’ils désirent. Ils obtiennent un gain, car ils ont développé leurs facultés intellectuelles et principalement la raison sur le plan moral et sur le plan légal. Ce passage entre la liberté naturelle et la liberté civile se fait par un contrat, c’est-à-dire l’acceptation par tous les êtres humains de se défaire d’une part de leur liberté naturelle illimitée et violente au profit de la liberté civile limitée, mais pacifiée ». Que pensez-vous de tout cela ?
La question de liberté au cœur du grand défi de l’humanité « la victoire Du « Nous » sur le « Je »
Pascal St-Denis