Activités immédiatement après la mort
Tiré des enseignements d’A.A.Bailey sur le processus de la mort.
Immédiatement après la mort, surtout si la crémation a eu lieu, l’homme, dans son corps kama-manasique (désir-intellect) est aussi alerte et conscient de son entourage qu’au moment où il vivait sur le plan physique. Quoi qu’il en soit, puisque les hommes sont en majorité plus conscients émotionnellement que physiquement et vivent intensément focalisés dans leurs véhicules émotionnels, le trépassé est tout à fait habitué à l’état de conscience où il se trouve. N’oublions pas qu’un plan est essentiellement un état de conscience et non une localité, comme semblent le croire tant d’ésotéristes.
Il se reconnaît et tout en continuant à se rendre distinctement compte de lui-même. Il est sensible à son entourage en même temps qu’aux désirs qu’il éprouve personnellement. S’il s’agit de gens plus évolués qui fonctionnent sur les niveaux supérieurs du plan astral, ils sont sensibles à l’amour et à l’aspiration qui s’expriment. L’homme continue d’être absorbé par ce qui retenait son attention et impliquait le principe émotionnel durant son expérience en incarnation.
Après la mort, il n’y a plus de cerveau physique pour répondre aux impacts engendrés par l’homme intérieur. Quant au sexe tel qu’on le comprend physiquement, il est inexistant. Les spiritualistes feraient bien de ne pas l’oublier et de mesurer la folie aussi bien que le caractère chimérique de ces mariages spirituels enseignés et pratiqués dans certaines écoles de pensées dites modernes. L’homme dans son corps astral est désormais libéré des impulsions strictement animales, qui sont normales et bonnes sur le plan physique, mais perdent toute signification pour lui dans son corps émotionnel.
Quelles sont donc les premières réactions et activités d’un homme moyen après la restitution du corps physique au réservoir universel de la substance ? Énumérons quelques-unes de ces réactions.
1) Il se rend compte consciemment de lui-même. Cela implique une clarté de perception inconnue à la moyenne des hommes en incarnation physique.
2) e temps n’existe plus au sens habituel du mot, car il est la succession des événements tels que le cerveau physique les enregistre. L’homme porte son attention vers son moi émotionnel, qui se dessine plus nettement. Il s’ensuit invariablement un instant de contact direct avec l’âme parce que, même chez les hommes les plus ignorants et les moins développés, le moment de la restitution complète ne passe pas sans que l’âme s’en rende compte. Il cause un effet d’âme très net, similaire, si l’on ose une telle comparaison, à une longue et forte traction sur la corde d’une cloche. Pendant une brève seconde, l’âme répond à l’homme qui se tient dans son corps astral et la réponse est de telle nature que l’homme aperçoit les expériences de son incarnation passée étendues devant lui comme sur un plan. Il éprouve un sentiment d’absence de temps.
3) Ayant reconnu ces expériences, l’homme isole les trois d’entre elles qui furent les trois facteurs majeurs qui ont conditionné la vie qui vient de s’écouler, et qui détiennent les clés de sa prochaine incarnation. Tout le reste est oublié, et toutes les expériences mineures s’effacent de sa mémoire ne laissant dans la conscience que ce qu’on appelle ésotériquement « les trois graines ou germes du futur ».
Le germe n° 1 détermine la nature ultérieure de l’entourage physique dans lequel l’homme trouvera sa place à son retour. Il est en rapport avec la qualité de cet entourage futur et conditionne ainsi le champ de contact nécessaire.
Le germe n° 2 détermine la qualité du corps éthérique en tant que véhicule par lequel les forces des rayons pourront prendre contact avec le corps physique dense. Il délimite la structure éthérique le long de laquelle circuleront les apports d’énergies. Il est plus particulièrement relié à celui des sept centres majeurs (chakras) qui sera le plus actif et le plus vivant dans l’incarnation à venir.
Le germe n° 3 donne la clé du véhicule astral dans lequel l’homme sera polarisé lors de sa prochaine incarnation.
N’oublions pas qu’il est question ici de l’homme moyen et non de l’être humain évolué, du disciple, ou de l’initié. Par son magnétisme, c’est ce troisième germe qui mettra de nouveau l’homme en relation avec ceux qu’il a aimés précédemment ou avec qui il a eu des contacts étroits. On peut admettre comme un fait que l’idée de groupe régit subjectivement toutes les incarnations. L’homme se réincarne non seulement par suite de son propre désir d’expérience sur le plan physique, mais aussi suivant une impulsion de groupe et selon le karma de son groupe aussi bien que selon le sien propre. C’est un point sur lequel il faudrait insister davantage.
S’il était vraiment saisi et bien compris, une grande partie de la peur engendrée par la pensée de la mort disparaîtrait. Les familiers et les bien-aimés resteront encore les familiers et les bien-aimés, parce que les relations avec eux ont été établies au cours de nombreuses incarnations.
4. Ayant achevé cet « isolement de l’expérience », l’homme recherchera les personnes que l’influence du troisième germe appelle à jouer un rôle constamment influent dans le groupe dont lui-même est un élément, conscient ou inconscient. Il les découvrira automatiquement, et rétablira ses relations avec elles si elles n’ont pas encore éliminé leur corps physique. Après quoi l’homme agira comme il aurait agi sur terre en compagnie de ses intimes, selon son tempérament et son degré d’évolution. Si ceux qui sont les plus proches de lui, ceux qu’il aime ou hait profondément sont encore en incarnation physique, il les recherchera également. Agissant à nouveau comme sur terre, il restera dans leur voisinage et se rendra compte de leurs activités, mais eux ne seront pas conscients des siennes, à moins qu’ils ne soient hautement évolués.
Pascal St-Denis