Le bonheur est une réaction émotive ressentie lorsque l’un ou l’autre des aspects de notre nature éprouve de la satisfaction et du bien-être. Par exemple, le bonheur peut provenir d’un sentiment de bien-être physique, du sentiment de bien maîtriser son milieu ou encore de la satisfaction qu’apportent des contacts ou des occasions favorables. Il va et vient au gré des situations et des événements qui nous interpellent et auxquels nous accordons de l’importance. Il est instable, car il nous est impossible d’établir un contrôle sur les situations qui en sont la source.
À première vue, cette définition, tout à fait juste d’ailleurs, nous fait réaliser que les sources de bonheur viennent de l’environnement dans lequel nous vivons et sommes en continuelle interaction. Un environnement vivant, qui devons se l’avouer, ne contrôlons pas même si ce n’est pas faute d’essayer.
Nous voudrions vivre ce fameux bonheur sans interruption, mais est-ce possible ? Pour quelles raisons le bonheur alterne-t-il inévitablement avec des périodes de morosité, de tristesse et parfois même de grands malheurs ? Ces malheurs qui nous donnent l’impression que le ciel nous tombe sur la tête. Pourquoi le bonheur semble-t-il toujours tenir qu’à un fil, que la moindre contrariété, la moindre préoccupation, la moindre déception nous projette quelque part à l’opposé ? Est-il possible d’en avoir un certain contrôle ?
Après réflexion, je dirais OUI et NON à la fois. Je m’explique.
« NON » dans le sens que les éléments qui contribuent à sa présence ou à son absence émanent de notre environnement, de notre milieu de vie. Avons-nous le plein contrôle des gens et des événements qui constituent ce milieu de vie qu’est le nôtre, mais qui est aussi le leur ? NON !
Par exemple, j’ai trois fils, intelligent et en santé. Tout va dans le meilleur des mondes. Tout pour être heureux ! Puis, une sonnerie de téléphone en pleine nuit m’annonce qu’un de mes fils est décédé ; un accident de la route. Le ciel me tombe sur la tête et le bonheur prend le bord à vitesse grand V. Mais ça ne s’arrête pas là, car le temps de le dire, cet événement malheureux s’étend, tel un virus, et contamine l’ensemble du milieu de vie.
Cet exemple est extrême me direz-vous ! Ce n’est pas une chose qui arrive tous les jours. Cependant, la vie est remplie de toutes sortes d’événements contrariants qui nous éloignent du bonheur pour faire place à la morosité, la tristesse, la grisaille.
Pourquoi le bonheur semble-t-il toujours tenir qu’à un fil, que la moindre contrariété, la moindre préoccupation, la moindre déception nous projette quelque part à son opposé ?
Alors, est-il possible d’avoir un certain contrôle sur notre bonheur ?
J’ai d’abord répondu NON pour toutes les raisons ci-dessus mentionnées. Mais, maintenant, je vais dire OUI, car il existe une manière d’y arriver sans tomber dans le réflexe néfaste de vouloir contrôler ceux qui nous entourent.
Je parle ici de contrôler les actions des personnes que nous côtoyons régulièrement : enfants, conjoint, amis, frères, sœurs, parents, partenaires de travail. Ce genre de contrôle dont le but est de réduire au minimum toutes sources de contrariétés, de peurs, et quoi encore.
Cela se traduit par de la surveillance abusive des actes, gestes et intentions, de ces gens. On parle aussi d’établissement de normes à suivre d’excès d’autorité sans oublier les reproches quand tout ne répond pas aux attentes de celui qui recherche le bonheur à tout prix.
En fait, je dis Oui à un regard que l’on fait sur soi-même. Un regard susceptible de modifier notre perception de la vie en améliorant notre filtre mental, notre structure de pensées tout en purifiant notre monde de désir. En agissant de cette manière, il est possible d’éliminer une foule d’irritants qui nous éloignent du bonheur.
Lorsque nos valeurs se teintent de séparativité, les irritants au bonheur deviennent légion. Lorsque ces valeurs sont présentes, nous voyons apparaître des signes de rupture, de désaccord, de division et d’incompréhension envers les autres. Des fossés se créent opposant l’homme à l’homme, le groupe au groupe, une classe de personne à une autre et à plus large échelle, une nation à une autre.
Ces valeurs que nous croyons juste rendent logiques nos préjugés raciaux, religieux, économiques et politiques. Ces valeurs qui déforment la perception de la réalité à un point tel que beaucoup d’événements et situations deviennent conflictuels et nous rapprochent d’expériences malheureuses.
Si c’est notre milieu de vie et la perception que nous avons des événements qui déterminent l’existence ou non du bonheur, alors quoi faire, sinon éliminer les irritants qui polluent notre cadre de vie.
Pascal St-Denis