Parmi tous les problèmes troublants aucun n’a occasionné plus de difficultés que l’inaptitude à distinguer la vraie liberté de la fausse.
La vraie liberté est la récompense du progrès évolutionnaire. La liberté durable est fondée sur la réalité de la justice – de l’intelligence, de la maturité, de la fraternité et de l’équité.
La liberté est autodestructrice quand ses mobiles sont dépourvus d’intelligence, La vraie liberté se relie progressivement à la réalité et reste toujours pleine d’égards pour l’équité sociale, la fraternité universelle et les obligations spirituelles.
La volonté autonome sans retenue et l’expression de soi sans contrôle équivalent à un égoïsme que rien ne vient adoucir. La liberté non accompagnée d’une victoire toujours plus étendue sur soi-même est une fiction d’une imagination de mortel égoïste. La liberté motivée par le moi est une illusion conceptuelle, une cruelle duperie. La licence déguisée sous les vêtements de la liberté est l’avant-coureur d’une abjecte servitude.
La vraie liberté est associée à un sincère respect de soi ; la fausse liberté est la compagne de l’admiration de soi. La vraie liberté est le fruit de la maitrise de soi ; la fausse liberté est la prétention de s’affirmer soi-même. La maitrise de soi conduit au service altruiste ; l’admiration de soi tend à exploiter autrui afin d’assurer des avantages personnels à l’individu dans l’erreur, disposé à sacrifier l’accomplissement dans la droiture à la possession d’un pouvoir injuste sur ses compagnons.
Nulle erreur n’est plus grande que la sorte de duperie de soi qui conduit des êtres intelligents à la soif d’exercer leur pouvoir sur d’autres êtres, afin de les priver de leurs libertés naturelles. La règle d’or de l’équité humaine s’élève contre toutes ces fraudes, injustices, égoïsmes et manques de droiture. Seule une liberté authentique et véritable est compatible avec le règne de l’amour.
Pascal St-Denis