Reconnaître le sens d’un « Nous inclusif » permet de prolonger notre horizon à l’infini, car notre vue n’est plus circonscrite à notre milieu immédiat. L’unité familiale est à présent située dans ses rapports avec la communauté et cette dernière fait intégrante de la ville, de l’état, de la nation.
Vaguement et inefficacement encore, nous projetons cette même conception dans le domaine des relations internationales. Les penseurs qui raisonnent à l’échelle internationale garantissent l’avenir, car seules des idées plus larges rendront possibles une véritable fraternité et la réalisation dans notre conscience du fait d’une humanité inclusive.
Une majorité d’hommes pensent aujourd’hui à l’échelle de leur propre nation ou de leur groupe et cette manière de penser et d’agir est la plus répandue. Ils ont dépassé le stade de leur bien-être physique et moral et envisagent la possibilité d’ajouter leur quote-part d’utilité et de stabilité au patrimoine national. Ils cherchent à collaborer, à comprendre et à contribuer au bien de la communauté. Le cas n’est pas rare et cette description répond à des milliers de citoyens dans toutes les nations.
J’espère que pareil esprit et pareille attitude caractériseront un jour les nations entre elles. Il n’en est pas encore ainsi, car les nations cherchent et exigent le meilleur pour elles-mêmes, sans s’inquiéter de ce qu’il en coûte aux autres. Elles jugent cette conduite correcte et caractéristique du bon citoyen. Elles sont influencées par des préjugés injustifiés.
Les nations sont divisées et déchirées par des querelles intestines à propos des barrières raciales, des statuts politiques et économiques et des attitudes religieuses. Un désordre s’ensuit, inévitable, et à la fin, un désastre. Les citoyens de la majorité des pays se distinguent par un nationalisme intense, agressif et vantard, surtout dans leurs rapports réciproques. Cela attise l’antipathie, la méfiance et détruit les justes relations humaines. Toutes les nations se rendent coupables de ces attitudes qui s’expriment selon leurs cultures particulières.
Toutes les nations, comme toutes les familles, comprennent des groupes ou des individus reconnus comme fauteurs de troubles par les autres, dont les intentions sont bonnes. Dans la communauté internationale existent des nations qui, depuis longtemps, causent des désordres. À présent, le motif guidant toutes les nations est l’égoïsme à un degré ou à l’autre ; toutefois, certaines semblent donner des signes de changements et une adhésion à un but d’existence supérieur.
Le regard que je jette sur le nationalisme n’est pas local, mais s’étend à l’ensemble des pays qui composent notre monde. Je vois les nations telles des « Je a tendance séparative » qui évoluent au fil des expériences qu’elles sont appelées à vivre. En ce sens, elles suivent un chemin analogue à tout homme en processus d’évolution qui développe son « Je » pour ensuite le mettre au service du « Nous » C’est un processus évolutif auquel personne n’échappe.
Pascal St-Denis