Le véritable pardon débute par le pardon à soi-même.

Une réponse à ceux qui m’ont demandé d’écrire sur le pardon.

Au cours de notre vie, il arrive qu’on sente le besoin de faire appel au pardon afin de se libérer des effets néfastes qu’engendrent certaines expériences. À ce moment, le pardon se présente comme la solution ultime à une libération souhaitée et souhaitable. Le pardon est bidirectionnel en ce sens que la demande peut nous être adressée comme elle peut provenir de nous. Concernant cet article, je vais me concentrer sur le fait de pardonner aux autres.

Bien que le pardon soit perçu comme quelque chose de souhaitable, l’exercice demeure extrêmement difficile à accomplir. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi le fait d’accorder le pardon à autrui exige-t-il autant de notre part ? Peut-être, parce que pardonner signifie « danger » signifie « baisser sa garde » et devenir par le fait même vulnérable à l’autre.

Nous pouvons observer le pardon sous plusieurs angles. Lors de relations d’aide, il est arrivé souvent que le pardon soit interrogé et argumenté par les gens qui sollicitaient mon avis. Cette expérience m’a permis de déceler certaines failles dans l’exercice du pardon. Pour beaucoup de personnes, le pardon devient envisageable lorsqu’ils se sentent à l’abri de récidives de la part de personnes impliquées dans le traumatisme qu’ils ont vécu. C’est le cas d’un jeune homme prêt à pardonner à un père brutal, parce que devenu adulte, ce dernier n’avait plus de pouvoir sur lui. D’autres cas où il a fallu attendre la mort ou l’affaiblissement de la personne impliquée pour que le pardon devienne envisageable.

Il existe un autre aspect du pardon qui n’est pas suffisamment envisagé ; c’est celui du pardon à soi-même qui exige qu’on se donne la force et la volonté de ne pas laisser les événements modifier la nature de notre être. Un simple exemple : Une jeune fille sans méfiance confie à sa meilleure amie un élément très personnel en lui demandant de garder cela pour elle. Ce ne fut pas le cas et cela lui a causé beaucoup de problèmes. Les années sont passées et elle finit par lui pardonner cet écart de conduite. En observant son comportement, il était facile de remarquer que ce fâcheux événement avait laissé des traces et que la belle confiance et la belle spontanéité qui l’habitait auparavant s’étaient transformées en une méfiance presque maladive. Que vaut le pardon à l’autre si l’on ne trouve pas le moyen de se pardonner à soi-même ? Que vaut le pardon si une grande partie de la libération qu’il apporte n’est pas au rendez-vous ?

Le pardon est la capacité d’agir, de penser, de parler, de s’exprimer en toutes formes comme si rien n’était venu perturber mon être. Le pardon à soi-même est réel lorsque la personne ne subit plus les conséquences du passé. C’est ce qu’on appelle se pardonner soi-même. C’est la première étape du pardon, se permettre d’agir sans être influencé par certains événements marquants. Le pardon aux autres ne devient qu’une suite logique et normale du pardon envers soi-même

Pascal St-Denis

Une réflexion sur “Le véritable pardon débute par le pardon à soi-même.

  1. Martine

    J’ai pardonné à mon père son abandon je me sent plus légère sans cette armure de victimes en fait la victime c’était lui aujourd’hui je pense à lui avec compassion et je le remercie de m’avoir donné la vie

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