Comprendre le besoin de reconnaissance

De récentes discussions m’ont amené à réfléchir sur le sujet. À quoi doit-on associer ce désir de reconnaissance ? Pourquoi sa présence ou son absence provoque-t-elle son lot d’émotions ? À quoi sert-elle ? Nous recherchons cette reconnaissance et les émotions qu’elle suscite nous apaisent ou nous perturbent. Sans l’exiger, nous sommes en attente tacite que le fruit de nos efforts, de nos attentions, de nos délicatesses et autres soient reconnues et appréciées par les autres. Ce sentiment est tellement ancré chez nous tous que nous en avons fait une marque de civisme. C’est pourquoi l’absence de reconnaissance est rapidement perçue comme étant de l’ingratitude à notre égard.

Je ne crois pas être loin de la vérité si je dis que ce besoin de reconnaître et d’être reconnu est directement lié au besoin d’aimer et d’être aimé. La reconnaissance que l’on nous démontre agit comme un baume qui soulage les doutes et les angoisses qui découlent de l’image que nous nous faisons de l’amour. L’inclusion étant l’assise sur laquelle l’amour véritable est construit, la reconnaissance que l’on nous porte apaise ce besoin de faire partie du bien-être de l’autre. Son absence nous insécurise, car elle nous incite à croire le contraire.

Les personnes dont l’expérience de vie est parsemée de sentiment d’exclusion sont très sensibles à ces marques d’appréciations. Elles aiment être reconnaissantes autant qu’elles espèrent que nous le soyons envers elles. Pour elles, ces marques d’appréciations donnent un sens et une qualité à l’amour qui rassure. Ces échanges d’appréciations développent des comportements qui méritent notre attention.

Dans l’idée de plusieurs personnes, recevoir crée une obligation envers celle qui donne. Elles ont souvent l’impression de contracter une dette. Avez-vous remarqué que le premier réflexe est de dire « non » lorsque de l’aide est offerte ? Il est plus facile de donner que de recevoir parce que dans le don (quoiqu’on en dise) ce sont les autres qui nous doivent quelque chose, ne serait-ce que leur gratitude. Il y a aussi la peur, très présente, de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. Il n’est pas étonnant de voir que nous refusons si facilement et que lorsque nous acceptons, nous ne tardons pas à rembourser le plus vite possible.

Donner est un moyen de se faire aimer, apprécier, valoriser. Tentez l’expérience de donner un cadeau de valeur à quelqu’un que vous aimez en vous assurant qu’il en ignore la provenance. Il est fort possible que votre élan du don perde vite de sa vigueur. Juste le fait que la personne aimée puisse penser que votre cadeau proviendrait d’une autre personne, cela risque de vous faire frémir. C’est comme si votre but ne peut être atteint et que malgré votre effort, c’est quelqu’un d’autre qui recevrait la reconnaissance du geste. La reconnaissance, un sujet qui mérite une réflexion, vous ne pensez pas ?

Pascal St-Denis

 

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