Qu’elle soit de nature ésotérique ou mystique, l’enseignement nous suggère d’être vigilant en ce qui concerne notre monde de désirs. En agissant de la sorte, il est possible de développer une attitude d’indifférence relativement à notre vie de désirs. Une indifférence qui diffère de celle qui consiste en un manque total d’intérêt, ou de celle qui est l’aboutissement psychologique d’une « façon d’échapper » à tout ce qui est déplaisant. Ce n’est pas non plus celle qui habite ceux qui ont développé un sentiment de supériorité. C’est plutôt une indifférence qui accepte tout ce qui est offert, qui apprend ce qui peut être assimilé et qui utilise ce qui peut servir l’objectif supérieur choisi. En fait, c’est l’attitude normale de la personnalité à l’égard du non-soi qui refuse de se laisser distraire par les nombreux désirs d’ordres inférieurs.
En apprenant à pratiquer « la divine indifférence » (une indifférence qui privilégie les objectifs évolutifs en devenant sourde aux souhaits de la personnalité) face à nous-mêmes, aux champs d’intérêt de la personnalité, de ce qu’elle aime, de ce qu’elle n’aime pas. Une indifférence à l’égard de nos soucis, de nos anxiétés, de nos succès et de nos échecs qui favorise l’atteinte rapide des résultats souhaités.
Des fautes sont d’abord commises, mais, peu à peu le processus de purification s’effectuant, le corps émotionnel répond de mieux en mieux aux énergies supérieures. Chacun doit découvrir par lui-même le point où il cède le plus facilement aux vibrations violentes telles que : la peur, l’inquiétude, les désirs de toutes sortes, amour personnel de quelque chose ou de quelqu’un, découragement, hypersensibilité à l’opinion publique. Il appartient à chacun de surmonter cette vibration en lui imposant un rythme nouveau, définitivement éliminateur et constructif.
Pour terminer ce chapitre, je vous propose un petit exercice qui saura vous en apprendre davantage sur vous-mêmes. Pensez à vos peurs et voyez comment elles sont créatrices de désirs. En effet, peur et désir semblent être des inséparables où chacun cherche sa solution dans l’autre. Une combinaison qui peut agir tel un frein tout comme elle peut être une source de motivation. En réalité, une peur produit un désir et un désir peut dissimuler une peur ; dans un cas comme dans l’autre, les choix qui en découlent ne sont pas toujours gagnants.
Faites votre propre bilan et prenez le temps d’établir les choix que l’un et l’autre des antagonistes vous portent à faire. Par exemple, un désir de liberté peut cacher une peur de l’engagement. Cette peur peut être inconsciente, parce que cachée par des valeurs qui priorisent la liberté. Si cette peur est puissante, elle risque de nous manipuler et nous conduire vers des choix qui ne sont pas nécessairement profitables pour nous. Par exemple, un individu peut choisir le célibat, ne pas avoir d’enfant, il pourrait éviter de prendre des responsabilités dans son travail et bien d’autres choix du même genre. Ces choix peuvent être conformes à sa réalité, mais c’est à lui de les confirmer en pleine lumière. Le fait de découvrir cette combinaison de peur et désir est une chose importante, mais mesurer les choix qu’elle nous porte à faire l’est tout autant.
Pascal St-Denis