« Le désir mène le monde » est une réalité quotidienne à laquelle on n’échappe pas. C’est sur cette impulsion fondamentale que sont basées toutes les complexités de moindre importance, elles lui sont subordonnées ou bien elles en émergent. Freud appelle cette impulsion le « sexe », ce qui est seulement un autre nom donné au mouvement d’attraction pour le non-soi ; c’est-à-dire pour ce qui est extérieur à soi. D’autres psychologues parlent de cette activité dominante comme de la « vie de désir » de l’humanité. Tous les hommes y consacrent leur existence ; tout ce que nous faisons représente un effort pour de satisfaire un besoin ressenti de bonheur et de salut en vue d’arriver finalement à l’état idéal tel qu’on l’espère.
Chaque chose est gouvernée par une certaine « nécessité urgente de satisfaction » et cela distingue la recherche de l’homme à chaque stade de son développement ; que ce soit l’impulsion instinctive d’auto préservation observée chez le sauvage en quête de nourriture ou dans les problèmes économiques de l’homme moderne et civilisé ; que ce soit le besoin de reproduction du soi et la satisfaction de cet appétit complexe de la vie sexuelle ; que ce soit le besoin d’être populaire, aimé et estimé ; que ce soit celui de plaisir intellectuel et l’appropriation mentale de la vérité ou bien le désir profondément ancré du salut et du repos qui caractérise le chrétien, ou l’aspiration à l’illumination qui constitue la requête du mystique ou l’envie de s’identifier avec la réalité, qui est le vœu de l’occultiste. Tout cela représente des désirs sous une forme ou une autre et c’est par ces besoins que l’humanité est gouvernée et dominée. Pour sortir du labyrinthe émotif et faire passer l’expérience à un autre niveau, il semble qu’il faille envisager l’absence de passion comme le maître d’œuvre de cette tâche.
Dans le prochain article, des pistes de solutions. À suivre.
Pascal St-Denis